Espace Citoyen
Dernière modification le 29 juin 2023
Dernière modification le 29 juin 2023

Cercle de lecture - avril 2023

Coups de coeur des participantes et participants de la rencontre d'avril 2023
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Une jeune femme vit seule dans un studio, elle est mal dans sa peau, un peu triste, a le vague à l’âme. On sent que quelque chose est enfoui en elle, en lien avec la maison de son enfance; les souvenirs remontent à la surface et provoquent un certain malaise. En questionnant ses parents, elle apprend que la maison a brûlé. Le feu a fait disparaître la maison, et la vie à l’intérieur. La jeune femme décide alors de retourner dans la maison en ruines et de la reconstruire, ce qui suscite l’incompréhension de ses parents et de sa sœur. On sent une dimension sensuelle dans son rapport à la maison, et petit à petit, elle lui redonne vie. On sent une urgence, une nécessité dans cette reconstruction, que seul un ami québécois comprend et encourage. On est tout de suite avec la narratrice, à ses côté, dans ce roman court, écrit avec finesse et sans un mot de trop.
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Sylviane

Le narrateur de ce roman est un homme simple, peu instruit, voire quasiment analphabète, claudiquant, et qui travaille à l’installation des téléphériques en montagne. Il relate à la fin de sa vie tout ce qui lui est arrivé. A force de labeur, il construit un chalet, ose à peine imaginer une vie de couple. Et pourtant, Marie devient sa femme, elle lui amène beaucoup de bonheur, jusqu’au jour où une avalanche détruira son chalet et emportera sa femme. Pas d’apitoiement, dans ce court récit, sans verbiage, à l’écriture sobre. On est porté par cette vie banale, dure, où le narrateur fait preuve de résilience et continue, envers et contre tout, se remet sur ses pieds, toujours, et rêve, goûte à la beauté de la nature.
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Annemarie

Ce roman retrace la vie de Marie de France, considérée comme la première femme de lettres à écrire en langue vulgaire en Occident. Enfant bâtarde de la cour d’Aliénor d’Aquitaine et chassée de celle-ci, elle est envoyée au couvent, dans une abbaye en Angleterre, où règnent misère noire et famine. Marie prend le couvent à bras le corps, bataille pour le moderniser et bâtit un univers de sororité entre les femmes de l’abbaye. Au fil du temps, l’abbaye devient florissante et suscite des convoitises. La réussite du roman réside dans ce mélange intelligent entre fresque moyenâgeuse et modernité des actions de ses femmes, solidaires et battantes. Matrix, en français matrice, est celle que Marie de France crée avec ces femmes. Lauren Groff dépeint des personnages très contemporains, féministes avant la lettre, dans ce roman historique passionnant, qui prend beaucoup de liberté sur l’histoire.
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Frédérique
Philippe Besson prête la voix aux invisibles, entourage survivant d’un féminicide. Le fils de la victime, 19 ans, est le narrateur et sa petite sœur de 13 ans, la témoin du meurtre. Impossibilité de dire, sans évoquer une horreur inaudible, stress post-traumatique, culpabilité du frère vis-à-vis de la soeur, des amis et voisins qui ont vu et n’ont pas réagi, drame de personnes vivantes mais exsangues. Au-delà du féminicide, Philippe Besson nous questionne sur notre responsabilité d’être humain, dans ce roman sensible, intense et sans pathos.
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Claire
Cet essai est la plaidoirie de Richard Malka, avocat des dessinateurs.rices de Charlie Hebdo, lors du procès en appel. Il se réfère à Voltaire et à son Traité sur la tolérance. On apprend beaucoup, pourquoi on en est arrivé là, pourquoi le choix s’est porté sur le courant radical plutôt que l’autre, et on aiguise son point de vue dans ce texte limpide et bien écrit. Le coupable serait la religion elle-même, l’islam. Dans l’islam, il y a deux courants, un courant libre penseur, et un second courant rigoriste et radical. L’islam des lumières, et l’islam des ténèbres, qui a pour ennemi l’islam des lumières.
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Sylviane
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